Les infrastructures, piliers de la réduction des inégalités

Sur fond d’inégalités croissantes et de conjoncture morose, de plus en plus d’institutions considèrent l’investissement en infrastructures comme un moyen de stimuler la croissance économique. Toutefois,  il n’existait auparavant aucune preuve empirique du lien entre l’investissement dans les infrastructures et la réduction des inégalités de revenus.

La contribution des infrastructures à la réduction des inégalités est désormais démontrée

Le travail de recherche de la Banque de France est le premier ouvrage prouvant de façon empirique l’impact de l’investissement des infrastructures sur la réduction des inégalités sociales. L’étude a ainsi révélé que les dépenses d’investissement en infrastructures  de 1950 à 2010 aux USA ont permis une diminution des inégalités de revenus grâce à un meilleur accès à l’emploi et à l’éducation. 

D’autres résultats substantiels se dégagent : 

• La réduction des inégalités est plus forte pour les catégories les plus défavorisées (40% des revenus les plus bas de la distribution).
• L’investissement dans les réseaux routiers diminue plus sensiblement les inégalités de revenus que les dépenses d’investissement dans l’éducation supérieure (entendue comme la construction d’écoles, achat de bus scolaires).
• Un sous-investissement dans les infrastructures conduit à une hausse des inégalités de revenus.
• Seul le flux des dépenses d’investissement en infrastructures réduit les inégalités de revenus indépendamment du stock. Ce résultat signifie que même les pays dotés d’un patrimoine important en infrastructures doivent continuer d’investir.​

 Source : Banque de France, « To what extent can long-term investment in infrastructure reduce inequality ? » mars 2017​

Faire émerger des sources de financement alternatives 

L’étude conclut que, dans un contexte de désendettement de l’Etat et de capacité de financement plus réduite des administrations locales, il devient indispensable de repenser les outils de financement traditionnels.

Pour continuer à investir dans les infrastructures et rompre avec le caractère procyclique de l’investissement dans les infrastructures, plusieurs alternatives sont suggérées :

• les partenariats public-privé incluant des banques de développement
• les plateformes de financement d’infrastructures régionales ou multilatérales
• l’allocation de recettes fiscales liées au rapatriement de bénéfices de multinationales