Trouver votre ressource / Infrastructures de recharge : un préalable indispensable pour une mobilité bas carbone
26/05/2023 • Décryptage • FNTP
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Véhicules électriques
La mobilité électrique et hybride rechargeable est en plein essor en France. Entre 2019 et 2022 les immatriculations annuelles ont été multipliées par plus de 5, alors que celles des véhicules à moteur thermique (diesel, essence et gaz) ont diminué de plus de 40%. Parallèlement, le déploiement des infrastructures de recharge progresse. Avec plus de 17 000 points déployés entre janvier et mai 2023, la barre des 100 000 est désormais atteinte. Cependant, compte tenu de l’évolution exponentielle des nouvelles immatriculations observée ces dernières années, le rythme des installations devra encore s’accélérer.
Le secteur des transports, en raison de son utilisation d’énergie, est responsable d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France. En 2019 elles ont représenté 132 MtCO2e, faisant de lui le secteur le plus émetteur. Les véhicules particuliers et utilitaires, principalement aux motorisations diesel et essence, sont les modes qui contribuent le plus à ces émissions (53% et 19,1% respectivement). Aujourd’hui, le parc automobile compte encore une très faible proportion de véhicules à motorisations alternatives (électrique et hybride rechargeable), seulement 2% du total. Toutefois, depuis quelques années la mobilité électrique connait un essor important. Les immatriculations annuelles des véhicules particuliers électriques (VE) et hybrides rechargeables (VHR) ont été multipliées par plus de 5, entre 2019 et 2022, alors que celles des véhicules à moteur thermique (diesel, essence et gaz) ont diminué de 43%.
Source : Traitement FNTP à partir des données sur les immatriculations mensuelles de voitures particulières neuves par motorisation à fin décembre 2022
Parallèlement à la hausse de ventes annuelles des véhicules neufs électriques et hybrides rechargeables, l’installation des infrastructures de recharge pour véhicule électrique (IRVE) a connu aussi une forte accélération. En 2022, la France comptait plus de 80 000 points de recharge ouverts au public, soit une hausse de +186% par rapport à 2019. Entre janvier et mai 2023, plus de 17 000 points ont été déployés, permettant de franchir enfin la tant attendue cible de 100 000.
Si toutes les régions ont vu le nombre de points installés grimper ces dernières années, des disparités sont toutefois observées. Afin de pouvoir procéder à des comparaisons régionales sur les progrès en matière de déploiement de l’infrastructure, il est nécessaire de prendre en compte des spécificités locales. Le rapport entre le nombre de véhicules en circulation et les points de recharge installés peut être utilisé pour évaluer la disponibilité de l’infrastructure. Alors qu’au niveau européen la directive AFI (Alternative Fuels Infrastructure) préconisait de disposer d’au moins 1 point de recharge pour 10 véhicules, à fin 2022 ce rapport s’élève en France à 12 véhicules pour un point de recharge. Ce résultat met en évidence le besoin d’accélérer le déploiement des infrastructures de recharge pour aller de pair avec l’évolution exponentielle du parc électrique et hybride rechargeable.
La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) vise une réduction des émissions du secteur des transports de 28% à horizon 2030, par rapport à 2015, ainsi que la neutralité carbone à horizon 2050. Cela impose une transformation du parc automobile et par conséquent le déploiement massif d’un réseau d’infrastructures de recharge adapté. A l’échelle européenne, dans le paquet de mesures « Fit for 55 » présenté à l’été 2021, le nouvel objectif à horizon 2035 est celui d’une baisse de 55% des émissions GES, tous secteurs confondus. Sous l’axe mobilités alternatives, une réduction des émissions de 100% est attendue à ce même horizon, ce qui se traduit en pratique par une interdiction de la commercialisation des véhicules neufs équipés d’un moteur à combustion interne.
Sur la base de ce nouvel objectif et en supposant des ventes constantes, une projection des immatriculations annuelles ainsi que du parc électrique et hybride rechargeable est réalisée. Il en résulte alors que celui-ci devra représenter environ 7,3 millions de VE et VHR en circulation en 2035. Ce chiffre est cohérent avec les projections à 2030 de la PPE et d’autres études récentes : 4,8 millions (PPE), 6 millions (Avere), entre 4 et 6,5 M (Carbone 4). En utilisant le rapport de 10 véhicules pour 1 point, il est estimé que le nombre de points de recharge ouverts au public en France devra dépasser les 700 000 à cet horizon. Pour approfondir l’analyse et y ajouter une dimension territoriale, une projection régionale du parc de VE et VHR, ainsi que du réseau des infrastructures de recharge est réalisée (cf. carte ci-après). Le parc électrique et hybride rechargeable (7,3 millions en métropole) est supposé se répartir dans chaque région dans des proportions équivalentes à celles observées aujourd’hui sur le parc total des véhicules particuliers (toutes motorisations confondues). Le rapport de 10 véhicules pour 1 point de recharge permet d’estimer le besoin en infrastructures au niveau de chaque région, ainsi que l’effort annuel de déploiement.
Source : Estimation FNTP à partir des bases de données Avere et SDES
Afin d’estimer le besoin en financement, des fourchettes de coûts issues du guide d’aide à l’élaboration des schémas directeurs pour les infrastructures de recharge pour véhicule électrique sont utilisées. Le déploiement d’environ 650 000 points de recharge supplémentaires, à horizon 2035, représente un investissement total de 6,5 Md€ et des dépenses en maintenance s’élevant à 2,6 Md€ en cumul sur la période.
Pour déployer un réseau d’infrastructures de recharge adéquat, il ne suffit pas de raisonner uniquement en nombre de points disponibles, mais aussi de considérer les besoins de recharge des utilisateurs. Trois cas d’usage pour la recharge ouverte au public sont souvent identifiés : résidentiel, professionnel et transit/occasionnel. Ainsi, le type de borne à installer et le choix d’emplacement vont dépendre de l’usage qui est prévu et notamment de la durée de stationnement du véhicule. Les bornes délivrant une puissance de recharge normale/lente sont plus appropriées aux lieux où les véhicules stationnent pendant une longue durée (parkings privés et publics, sur la voirie). Au contraire, les bornes rapides et ultra-rapides sont plus propices aux emplacements où les véhicules stationnent moins de 2 heures (enseignes commerciales, grands axes). En matière de travaux, le déploiement des IRVE comprend plusieurs étapes (fabrication et installation des équipements, maintenance et supervision de l’infrastructure) et nécessite des investissements conséquents. Les coûts sont liés à la réalisation des études et à la maîtrise d’œuvre, à l’achat des matériels, à l’installation des bornes, ainsi qu’aux travaux de génie civil et de raccordement au réseau de distribution électrique. On distingue aussi les coûts d’exploitation, dont la maintenance, qui interviennent une fois l’infrastructure est mise en service.
Divers acteurs, privés comme publics, participent au déploiement des IRVE, mais ce sont essentiellement les collectivités territoriales qui jouent un rôle majeur dans l’aménagement. Afin de faciliter l’aménagement de ces infrastructures, la loi d’orientation des mobilités (LOM) rend possible aux intercommunalités et aux établissements publics d’élaborer un « schéma directeur ». Celui-ci leur donne un rôle de « chef d’orchestre » dans le développement d’un réseau « coordonné, cohérent et adapté ». Plusieurs dispositifs financiers sont à leur disposition pour faciliter le déploiement de ces infrastructures. On peut citer notamment le programme ADVENIR, doté d’une enveloppe globale de 320 M€ destiné à la fourniture et à l’installation, mais qui exclut les services de supervision et maintenance.
Les Travaux Publics sont des acteurs clés dans l’aménagement des infrastructures de recharge. Les entreprises interviennent sur l’installation des bornes de recharge à travers notamment des travaux de terrassement, de voirie et de raccordement électrique. Mais elles sont aussi amenées à intervenir après la mise en service de l’infrastructure, et sur l’ensemble de sa durée de vie, sur des opérations d’exploitation et maintenance. S’agissant de l’installation, les travaux sont similaires à ceux de la pose d’équipement urbain électrifié (comme l’éclairage public), tandis qu’en matière de maintenance les travaux diffèrent. Lorsqu’il s’agit des IRVE, des compétences techniques très spécifiques sont nécessaires, notamment en raison de la diversité de marques, modèles, composantes et programmes que caractérisent les bornes de recharge. De manière générale, les techniciens travaillant sur ce marché doivent obligatoirement être habilités et titulaires d’une qualification délivrée par un organisme accrédité.
Pour inscrire la France dans sa trajectoire bas carbone le secteur des transports constitue un axe prioritaire d’intervention. Responsable de plus de la moitié des émissions du secteur, l’usage du véhicule particulier doit impérativement évoluer vers des modes moins émetteurs. Le véhicule électrique représente une des solutions pour décarboner la mobilité, mais sa généralisation est conditionnée par la disponibilité de la recharge. Compte tenu de ces objectifs et sur la base des tendances observées, le nombre de véhicules électriques et hybrides rechargeables s’élèvera à plus de 7 millions en 2035, contre environ 1 million en 2022. En 2030, ils représenteront un peu plus de 4 millions. Cette évolution implique obligatoirement une hausse du nombre de points de recharge ouverts au public de l’ordre de 650 000 points, contre 100 000 au premier semestre de 2023. L’investissement nécessaire à ce déploiement représentera 6,5 Md€ sur l’ensemble de la période. La maintenance de l’ensemble du parc, sur la période 2023 – 2035, s’élèvera quant à elle 2,6 Md€ en cumul. L’aménagement des infrastructures de recharge pour véhicules électriques constitue un marché d’avenir, attractif pour le secteur des Travaux Publics, mais aussi indispensable pour accompagner la France dans la décarbonation de la mobilité et l’atteinte des objectifs qui seront fixés dans la prochaine stratégie nationale bas carbone (SNBC3).
Pour en savoir plus : retrouvez l’intégralité de l’étude sur le site acteurspourlaplanete.fntp.fr
02/05/2023 • Documents FNTP • FNTP
Sur l’ensemble de sa durée de vie, une voiture électrique, en France, a un impact carbone 2 à 3 fois inférieur à celui d’un modèle thermique similaire1. Le parc automobile est constitué aujourd’hui principalement de véhicules à moteur thermique responsables de plus de la moitié des émissions du secteur des transports. Les différentes feuilles de route, nationales et européennes, misent sur une croissance des ventes de véhicules électriques (VE) et hybrides rechargeables (VHR). La dernière Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) estime que les VE et VHR devraient représenter respectivement 35% et 10% des ventes annuelles de véhicules neufs en 2030. Dans la plus récente version du paquet de mesures européen « fit for 55 », sous l’axe mobilité alternatives, l’interdiction de commercialiser, après 2035, des véhicules neufs équipés d’un moteur à combustion interne est avancée. Pour accompagner la réalisation de ces objectifs, le déploiement massif d’un réseau d’infrastructures de recharge est indispensable
25/04/2025 • Décryptage • FNTP
Face aux impératifs de décarbonation et à la nécessité de sécuriser les approvisionnements énergétiques, les réseaux de chaleur s’imposent comme une solution collective, locale et efficace. En valorisant des ressources renouvelables ou de récupération, ils permettent de chauffer logements, équipements publics et bâtiments tertiaires, tout en réduisant fortement les émissions de CO₂.
27/08/2024 • Décryptage • FNTP
L'énergie photovoltaïque est devenue un acteur incontournable du mix énergétique en France, répondant aux enjeux environnementaux et à la nécessité de diversifier les sources d'énergie. Face à la dépendance aux énergies fossiles et aux impératifs de décarbonation, le photovoltaïque offre une solution durable et immédiatement applicable. La France s'est fixée des objectifs ambitieux pour augmenter la part des énergies renouvelables, visant une capacité installée de 75 à 100 GW d'ici 2035.
03/05/2024 • Documents FNTP • FNTP
Aujourd’hui, le gaz naturel représente en France une part non négligeable de la consommation totale d’énergie primaire, soit environ 16%, derrière le pétrole (29%) et le nucléaire (40%). Sa consommation, stable depuis les années 2000, se répartit prioritairement entre le secteur résidentiel (31%), l’industrie (28%), ainsi que la production d’électricité et de chaleur (19%). Toutefois, cette source d’énergie a un fort impact environnemental : elle est responsable de plus de 60% des émissions totales du parc résidentiel. Par ailleurs, la quasi-totalité du gaz naturel consommé en France est importée, principalement de la Norvège et de la Russie. Au vu des enjeux environnementaux et géopolitiques actuels (conflit russo-ukrainien), la substitution du gaz naturel par des sources renouvelables devient plus que jamais une urgence.
02/05/2024 • Documents FNTP • FNTP
L’état écologique d’un cours d’eau est défini par plusieurs critères liés à la présence d’êtres vivants, à des limites de substances chimiques, ainsi qu’à l’état des berges et à la continuité aquatique. Alors que la directive-cadre sur l’eau (DCE), au niveau européen, avait fixé l’objectif d’atteindre le « bon état » écologique des cours d’eau à horizon 2015, aujourd’hui en France, seulement 44% se trouvent en « bon » ou « très bon » état. En 2020, on recensait par ailleurs plus de 100 000 obstacles à l’écoulement des cours d’eau, soit 1 obstacle tous les 6 km. Ils concernent, entre autres, des barrages, digues, canaux ou des aménagements hydrauliques, qui empêchent la libre circulation des poissons et des sédiments. Les objectifs d’atteinte du « bon état » sont fixés désormais à horizon 2027. Chaque bassin, dans son Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) détermine la cible à atteindre et définit la stratégie à poursuivre. A l’échelle nationale, il est prévu de restaurer la continuité aquatique sur 50 000 km de cours d’eau à 2030, ainsi que la mise aux normes d’environ 5 000 ouvrages prioritaires.
05/04/2023 • Décryptage • FNTP
Les cours d’eau sont des milieux naturels abritant une vaste flore et faune et remplissant des fonctions écologiques essentielles. Le bon fonctionnement d’un cours d’eau dépend notamment de son débit, de la forme du lit et des berges, ainsi que de la libre circulation des poissons et sédiments. Or, ces milieux sont souvent soumis à des pressions altérant leur morphologie et continuité aquatique. Alors qu’au niveau européen il est préconisé de garantir leur bon état écologique, aujourd’hui en France, moins de la moitié est en ligne avec cet objectif.
05/01/2023 • Décryptage • FNTP
Aujourd’hui, le gaz naturel représente en France une part non négligeable de la consommation totale d’énergie primaire. Or, cette source d’énergie, majoritairement importée, a un fort impact en matière d’émissions. Au vu des enjeux environnementaux et géopolitiques actuels, il devient urgent de substituer le gaz naturel par des sources renouvelables. Le biogaz fait partie de la réponse.
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