Les salariés dont l’exercice de l’activité nécessite une autorisation de conduite, ainsi que ceux exerçant certaines activités nécessitant une habilitation électrique, bénéficiaient jusqu’alors du suivi individuel renforcé.
Pour mémoire, le suivi individuel renforcé est un suivi médical assuré exclusivement par le médecin du travail, et qui consiste en une visite médicale tous les 4 ans, sanctionnée par la délivrance par un avis d’aptitude ou d’inaptitude à l’exercice de l’activité concernée. Des entretiens infirmiers intermédiaires ont lieu tous les deux ans.
Le décret du 18 avril 2025, relatif au suivi individuel de l’état de santé des travailleurs ainsi qu’à l’autorisation de conduite et aux habilitations à effectuer certaines opérations prévues aux articles R. 4323-56 et R. 4544-9 du code du travail, prévoit que ces salariés ne bénéficient plus d’un suivi individuel renforcé et qu’en particulier l’exercice de leur activité n’est plus conditionné à la délivrance d’un avis d’aptitude, mais à celle d’une attestation d’absence de contre-indications médicales valable 5 ans.
Cette attestation, délivrée par le médecin du travail à l’issue d’un examen médical qu’il réalise, est présentée par le travailleur à l’employeur, qui en conserve une copie pendant toute sa durée de validité. Une copie est versée par le médecin du travail au dossier médical en santé au travail (DMST).
Cette attestation est portable chez le prochain employeur, autrement dit, si l’attestation est toujours valide, le nouvel employeur n’a pas à organiser à un nouvel examen en vue de la délivrance d’une nouvelle attestation.
Un premier arrêté du 26 septembre 2025 fixe les modèles d’attestation d’absence de contre-indications médicales à la conduite ou à la réalisation de certaines opérations nécessitant une habilitation électrique.
L’attestation d’absence de contre-indications médicales vaut pour l’ensemble des équipements de travail ou opérations électriques listés sur l’attestation. Si certaines pathologies contre-indiquent soit complètement, soit partiellement, par exemple la conduite de certains engins, l’attestation pourra être délivrée, mais le médecin du travail l’accompagnera alors d’une demande d’aménagement du poste de travail. Afin d’informer l’employeur, le médecin du travail indiquera dans la proposition d’aménagement de poste quels engins peuvent être utilisés par le salarié et quels sont ceux qui doivent être évités. La demande d’aménagement du poste de travail est versée au DMST par le médecin du travail.
Le salarié ou l’employeur peut saisir le conseil de prud’hommes selon la procédure accélérée au fond d’une contestation portant sur un refus de délivrance d’attestation opposé par le médecin du travail. Le médecin du travail, informé de la contestation par l’employeur, n’est pas partie au litige.
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