Clôture de l’Assemblée Générale du Syndicat des Voies Ferrées (SETVF)

Merci à vous tous de m’accueillir pour conclure la 1ère partie de votre Assemblée Générale. Dans quelques minutes, ce sera le temps du débat, un débat consacré au ferroviaire urbain. Dont il a été largement question dans les travaux du Conseil d’Orientation des Infrastructures. 

Merci à votre Président, Pascal de Laurens pour son invitation. J’en profite pour le féliciter, car on me dit qu’il a été brillamment réélu pour un nouveau mandat. L’inverse m’aurait surpris, connaissant et mesurant tous les jours son investissement personnel dans nos instances, et au service de votre Syndicat et de ses entreprises. J’en profite aussi pour souligner qu’il est remarquablement secondé par votre Secrétaire Générale, Mathilde Bommier, qui, elle aussi, monte au créneau avec beaucoup d’énergie pour apporter des solutions à vos problèmes. 

Comme vous les savez, nos métiers et nos entreprises se portent mieux depuis un peu plus d’un an. Tous les chiffres le montrent, et surtout j’ai un excellent baromètre pour mesurer l’état de la conjoncture. Je veux parler du niveau sonore des interventions de nos collègues … ils sont depuis quelque temps beaucoup moins bruyants … j’en déduis assez logiquement qu’ils vont mieux. 

L’amélioration se constate dans les chiffres de tous nos Syndicats, sauf chez vous. En y regardant de plus près, vous avez nettement moins souffert de la crise que les autres Spécialités, et c’est tant mieux. Dans le même temps, vous bénéficiez moins de la reprise que les autres. La fin des PPP « Grande vitesse » et les difficultés de SNCF Réseau à tenir ses engagements ont pesé sur votre activité 2018. Le recul est léger, mais il est là. 80 millions d’euros de moins en un an. (sur 1,2 milliard d’euros de chiffre d’affaires). 

Au-delà des résultats présents, ce qui importe, c’est de préparer l’avenir. Pour cela, vous avez, comme tous nos métiers et toutes nos entreprises besoin de visibilité. Ce qui veut dire que nos donneurs d’ordre doivent s’engager sur des montants d’investissements pour les années à venir, les programmer, les financer à hauteur des travaux envisagés … et surtout se tenir aux engagements pris. Sans quoi, tout cela n’est que promesses… et nous avons déjà connu cela par le passé. 

Pour vous, préparer l’avenir, c’est d’abord y voir clair sur la LOM. De ce coté-là, j’espère que l’examen au Sénat, puis à l’Assemblée nationale, permettra de muscler un texte, qui s’est un peu affaibli et affadi à mesure que le temps passait. Une 1ère étape vient d’être franchie, avec le passage devant la Commission développement durable du Sénat. Quelques progrès ont été réalisés en matière de financement et de programmation puisque le COI vient d’être réintroduit dans le projet de loi. Pour autant, restons vigilants et continuons à mettre la pression si nous voulons que le texte soit à la hauteur des enjeux. Pour vous, c’est essentiel, parce qu’il y va justement du financement des travaux de ferroviaire urbain. D’autant que ces travaux sont aussi dépendants des cycles électoraux et que les mois qui viennent ne seront pas propices à engager de nouveaux chantiers. 

Préparer l’avenir, c’est aussi y voir clair en matière de « petites lignes ferroviaires ». Ce qui importe maintenant, c’est de savoir et de connaitre quel sera le montage qui permettra demain aux Régions d’assurer l’entretien de celles qui continueront à servir la mobilité de nos concitoyens sur le territoire. C’est une pièce du puzzle ouvert par le Président de la République avec le Grand Débat. Là aussi, de nombreux points d’interrogation sont à lever, même si on sent certains Présidents de Régions prêts à se saisir du dossier. 

Préparer l’avenir dans de bonnes conditions, c’est enfin s’assurer que votre principal donneur d’ordre, SNCF Réseau, soit bien en mesure de tenir ses engagements, et son programme d’investissement. Cela n’a pas toujours été le cas ces dernières années. J’ai eu l’occasion de le dire, avec régularité, à son Président,

Patrick Jeantet.  La question n’est pas tant la ligne de partage entre les travaux de sécurisation et d’entretien courant des voies, mais surtout de savoir si SNCF Réseau est en capacité d’assurer un chantier du début jusqu’à la fin … ou pas. 
  
Bien sûr, parler d’avenir, suppose de regarder de près les carnets de commandes futurs et les investissements à réaliser, notamment en matière de régénération … mais aussi sur d’autres chantiers que je ne désespère pas de voir débuter dans les années qui viennent, comme Bordeaux-Toulouse. 

Mais pour être au rendez-vous des investissements de demain, il faut aussi disposer d’hommes et de femmes aguerris, parfaitement formés aux nouvelles technologies et aux nouvelles exigences de nos métiers. J’ai bien noté, Pascal, que c’était une priorité de ton nouveau mandat. Une priorité encore plus saillante dans votre métier du ferroviaire, compte tenu de vos liens avec SNCF Réseau. Comme vous le savez, c’est un passage obligé pour toute notre profession, et j’aurai l’occasion de le redire demain dans mon intervention sur les objectifs de notre Contrat d’Etudes Prospectives et nos besoins en formation. En tout cas, vous savez pouvoir compter sur le soutien de la Fédération pour vous accompagner dans cet impératif stratégique. Nous en avons témoigné dans les subventions que nous allons vous verser cette année … Nous serons, nous, à la hauteur des engagements pris ! 

D’ici là, bonne fin d’AG et bon débat tout à l’heure. Merci.